28 octobre 2010

Mon plus bel héritage


La première chose que je regarde, lorsque je vais chez quelqu'un pour la première fois, c'est la présence de livres. Peu importe le genre de littérature, mais une maison ou un appartement sans livres me semble vide. Froid. Sans vie. Lorsque je regarde une émission de déco à la télé, la question qui me préoccupe toujours le plus est la suivante : mais où mettent-ils leurs livres??! Et pour ceux qui en ont, pourquoi le décorateur s'obstine-t-il à les dissimuler? Il paraît que ce n'est pas harmonieux visuellement, une bibliothèque!

Je suis choquée par cette idée, mais du coup, je me suis demandée... Pourquoi, alors que certaines personnes n'imaginent pas vivre sans des bibliothèques surchargées, d'autres n'ouvrent jamais un livre? De qui tenons-nous notre goût pour la lecture? Qu'est-ce qui a rendu certains plus sensibles que d'autres au pouvoir des mots, de l'imagination? Est-ce prédestiné, génétique? Héréditaire? J'ai tendance à croire que c'est une bonne dose de prédisposition assortie d'un héritage favorable.

C'est ma mère qui m'a appris à lire, avant que je n'aille à l'école. Sans être une grande lectrice elle-même (trop d'enfants, pas le temps), elle avait un sain respect pour les livres. Et bien sur, elle m'a lu des histoires dès mon plus jeune âge.

Mon père, c'est autre chose, c'est un malade de lecture. Mais des choses très sérieuses, qu'il ne partageait pas avec nous. Pensez, il n'y avait même pas d'images dans ses livres, ou alors parfois quelques photos ennuyeuses, du genre un chameau au milieu du désert, ou un portrait de vieux monsieur en noir et blanc... Mais même comme cela, il m'a transmis un rapport bizarre au livre : lors des nombreux déménagements de mon enfance, et malgré le poids et les difficultés que cela pouvait entraîner, nous avions des dizaines de cartons de livres à emmener avec nous à chaque fois. Les livres étaient à la fois le boulet du déménagement, et l'élément familier qui symbolisait notre maison, où que nous soyons. D'aussi loin que je me souvienne, dans tous les lieux où nous avons vécu, il y avait toujours des livres dans toutes les pièces : chambres, bureau, bibliothèque, couloirs, entrée, sous-sol...

Pour l'entourage moins proche, même problème : chez les grands-parents, d'un coté, de l'autre, chez les oncles et tantes où nous allions en vacances... En ce qui me concerne, je crois que c'est un peu tout cela réuni qui m'a contaminée et a fait de moi une lectrice avide. Ce serait donc l'environnement? Oui, mais pas seulement. Les résultats n'ont pas été les mêmes par exemple entre mes frères et moi. Mon grand frère est comme mon père, il lit beaucoup, des choses très sérieuses, l'un de mes petits frères n'aime pas vraiment la lecture.

Et moi, eh bien je lis de la romance, il paraît que cela ne compte pas. Mais je « consomme » tout de même entre 4 et 8 livres par mois!

Plus que n'importe qui, je crois que c'est ma mère qui m'a transmis ce virus, c'est elle la responsable du temps que je passe encore aujourd'hui le nez plongé dans un livre, et elle m'a donné en héritage des livres qu'elle avait elle-même aimé. Je vous ai déjà parlé d'Anne, il est temps de s'intéresser à Judy, l'héroïne de Daddy Long-legs (Papa Longues Jambes) de Jean Webster.

Jerusha Abbott, aka Judy, a grandi dans un lugubre orphelinat américain, circa 1900. Trouvée bébé, son nom a été choisi par Mrs Lippett, la directrice : Jerusha vient d'une tombe, et selon Mrs Lippett, c'est un prénom « solide », quand à Abbott, c'était le 1er nom dans l'annuaire! Ses 18 ans approchant, Judy devrait bientôt quitter l'orphelinat pour un métier fort enviable, genre domestique, domestique ou domestique. Et en attendant, elle s'occupe des petits de l'orphelinat... Un jour, Judy, que l'on n'appelle pas encore Judy mais plus sagement Jerusha, est convoquée chez la directrice.

Sa vie va changer ce jour-là : l'un des « bienfaiteurs » de l'orphelinat a décidé de s'intéresser à elle, et parce qu'il trouve qu'elle écrit bien, qu'elle a de l'esprit, et du coup, le potentiel pour devenir écrivain, il a décidé de lui payer des études à l'université! Judy se disant que c'est une perspective d'avenir nettement plus enviable que domestique (et elle a bien raison), accepte aussitôt! Seule condition à cette bourse d'études providentielle, notre héroïne doit envoyer à son bienfaiteur une lettre mensuelle sur ses activités diverses et variées.

Parce qu'il souhaite rester anonyme (les lettres sont à adresser à M. John Smith – qui ne répondra jamais), Judy décide de le surnommer « Papa Longues Jambes », en référence à sa grande silhouette dégingandée, à peine entre-aperçue.

La suite de l'histoire nous est alors racontée à travers les lettres que Jerusha (qui devient enfin Judy) envoie, racontant son installation à l'université, ses cours, ses exploits sportifs, ses voyages, ses premières tentatives d'écrivain, sa rencontre avec un charmant jeune homme... Le style pétillant et malicieux qu'elle utilise dans ses lettres émaillées de petits dessins (de la main même de l'auteur), nous entraîne au fil de ses années universitaire, vers ses projets d'avenir, son émancipation de femme... Et bien évidemment, à la découverte de l'identité de ce mystérieux Papa Longues Jambes!

Ce roman est un classique de la littérature nord-américaine, maintes fois adapté en film et en dessin animé. Pour prolonger le plaisir, il existe également une suite, Dear Enemy, ou Mon ennemi chéri, qui est bien moins connue, et nous raconte l'histoire de Sally, la meilleure amie de Judy à l'université.

Et sur le sujet, je vous fait partager l'avis d'une autre guest-star, Pirouette : « Côté réflexions sur l'éducation et idées philosophiques, il y a plein de commentaires sur l'influence de l'hérédité, de l'environnement, les méthodes d'éducation plutôt douces (par rapport à celle de Mrs Lippett) et les bienfaits d'une bonne hygiène de vie : aérer les salles, envoyer camper les garçons dehors, varier la nourriture, faire travailler les enfants soit aux champs, soit à la cuisine, à la couture, etc. C'est vraiment très intéressant. Et on peut l'écouter sur librivox.org (NdA : pour les fans des audio-books, donc pas moi!). L'auteur fait référence à Montessori et à d'autres théories de l'éducation. C'est assez avant-gardiste pour l'époque. Elle insiste encore une fois aussi sur le suffrage des femmes, ou plutôt le fait qu'elles n'aient toujours pas le droit de vote. L'horreur!! L'auteur a l'air de croire que l'éducation peut tout changer et sauver tout le monde ».

Si ces livres ont survécu à l'épreuve du temps, c'est bien parce qu'au-delà de la romance, on y trouve différents niveaux de lecture!

Et j'espère bien que si j'ai un jour une fille, elle aussi les aimera, et les conservera précieusement, dans sa maison envahie par les livres (oui, je souhaite avoir des enfants qui hériteront de la maladie familiale)... En attendant, si vous n'avez pas encore lu Papa Longues Jambes, et sa suite, précipitez-vous chez votre libraire!


Bonne lecture,
Chi-Chi
 
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25 octobre 2010

Classique du genre

Lorsqu’on parle de classique en littérature, on fait souvent référence à des auteurs dont la qualité et le mérite font l’unanimité. On parle de Victor Hugo, James Joyce, Shakespeare, Cervantès ou Goethe… On parle d’auteurs qui sont (ou seront) au programme du Baccalauréat…

De mon côté, j’ai toujours trouvé cela assez réducteur de ma définition personnelle du classique de bibliothèque :
Dans ma bibliothèque, un classique est un livre que j’ai lu, relu, re-relu... offert, conseillé… C’est le livre vers lequel ma main est attirée les jours où ma PAL ne me tente pas.
C’est mon remède contre la morosité un jour de grisaille, ou mon fixe de bonne humeur…

La chose étrange avec mes classiques, c’est que non contents d’évoluer au cours du temps, c’est une liste qui peut contenir des titres surprenant… J’ai relu hier Naked in Death (Lieutenant Eve Dallas) de J.D. Robb et j’ai regoûté les plaisirs d’une enquête en compagnie d’Eve Dallas. Pourtant, ma relation avec notre lieutenant préférée n’était pas gagnée, loin de là !

Mais je sens votre perplexité, aussi vais-je tout vous expliquer…

La première fois que je suis tombée sur un Nora Roberts Eve Dallas, ce dernier était dans une collection J’ai Lu des plus rose Barbie et le synopsis en 4ème de couverture situait l’action dans le futur, ce qui a eu le don de me faire reposer l’ouvrage, au profit de ma première nuit blanche dont je vous ai déjà parlé… Dans mon esprit, Nora Roberts est restée pendant longtemps associée avec cette série futuriste de thrillers.
Il a fallu l’arrivée de la première trilogie irlandaise chez J’ai Lu pour réhabiliter cette auteur prolifique, sans parler du fabuleux Three Fates – La fortune des Sullivan dont nous parlerons un jour… Mais alors même que je me jetais sur tous les ouvrages de Madame Roberts, je ne pouvais me résoudre à essayer la série de Mademoiselle Robb.

Jusqu’à un lundi pluvieux de Cornouailles (ouhhh la belle redondance ^^), où ma bibliothécaire me glisse en aparté qu’elle a lu un livre magique pendant le weekend qui lui a fait oublier que son chat a des problèmes de goutte (là encore, je vous ai déjà parlé d’Alice).
Je m’enquiers du titre de la merveille… et là, stupeur, il s’agit de Naked In Death de J. D. Robb. Alice, ma chère Chi-Chi, c’était un peu toi, mais en version fleurie à l’anglaise, avec de petites lunettes et un cardigan grenat couvert de poils de chat qu’elle portait systématiquement sur ces frêles épaules par temps pluvieux (i.e. en permanence). Et tout comme je suis les conseils de Chi-Chi les yeux fermés, j’ai fait fi de mes réserves, j’ai emprunté le livre, et je suis rentrée chez moi… sous la pluie…

Par pur esprit de contradiction, je n’ai pas sauté sur le livre pour le lire… loin de là. Je m’y suis résolue le dimanche, n’ayant plus que cela à ma disposition…
Et ce fut la révélation !

J’ai découvert une ambiance bien particulière. J’avais fait la grimace à l’idée de lire une histoire se situant dans le futur, ce détail a finalement participé à me faire entrer dans l’histoire.
Nous découvrons avec délices dans ce premier tome Eve, lieutenant de la police de New York sur une enquête de meurtres en série de prostituées. Au détour de ses investigations, elle tombe sur le millionnaire Roarke. D’interrogatoires en alibis, des liens se tissent (à son esprit défendant, Ltd. Dallas n’est pas du genre à donner dans le sentiment !).
Par-delà l’enquête, qui au demeurant est bien menée, c’est la découverte de l’héroïne de la série et du couple mythique qu’elle va former avec Roarke qui m’a intriguée.

Eve est un personnage "mille feuilles", quand on a enlevé une couche, on en découvre une nouvelle. Elle est complexe, même pour les narrateurs omniscients que nous sommes. Et le premier livre de cette série nous titille juste ce qu’il faut de curiosité pour nous donner l’envie de la découvrir un peu plus dans chaque livre. On y découvre une femme qui se veut forte, qui pour se sentir maître de sa vie, tient les gens à distance. On y découvre une femme qui, en dépit de la prudence dont elle fait preuve, se retrouve "envoutée" par le charismatique Roarke.

Roarke… Comment ne pas tomber sous le charme ? Il est comme Cher ou Madonna, il est Roarke et rien d’autre. D’origine irlandaise, il s’est construit une fortune et un nom. Et croyez-moi, sur l’échelle Hugh Jackman, il se place définitivement en bonne position (même si la traduction le rétrograde quelque peu en l’appelant Connor, irk…) :
Il est beau, il est grand, il est musclé… coté corps de rêve, nous sommes parées.
Pour le côté mystérieux, la rumeur dit qu’il aurait acquis sa fortune de manière pas tout à fait légale. Mais qu’importe, chez Nora Roberts, les voleurs sont toujours des gentlemen, c’est bien connu.

Nous aurons bien des tomes en leur compagnie pour découvrir les différentes facettes des ces deux personnages et de leur comparses. Car c’est sans doute là tout le talent de l’auteur, de très bons personnages secondaires. Le capitaine Feeney (la figure paternelle de la série), le docteur Mira (la figure maternelle), la sympathique et musicale Mavis (on a toujours besoin d’une meilleure amie), et sans oublier le très coincé/antipathique/efficace Summerset, envers lequel j’ai une affection particulière - ce qui doit être un truc de maître d’hôtel, car déjà à l’époque de Batman, je fondais littéralement pour les "Master Bruce" d’Alfred…

Si le suspense version 2050 vous tente, Eve Dallas saura vous séduire !

Bonne Lecture
Tam-Tam
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21 octobre 2010

Playlist/Booklist, même combat

En ce jour historique de (presque) départ en vacances pour beaucoup d'entre vous (et je précise bien "vous", puisque je reste enchaînée à mon travail pendant ce temps...), j'ai décidé dans ma très grande générosité de vous faire part d'une petite liste de lecture à mettre dans vos bagages. C'est bien connu, aucunes vacances ne sauraient être réussies sans une pile de livres adéquate. J'aime toujours recevoir des recommandations de lectures, et l'approche des vacances est particulièrement faste en la matière, car je sais que j'aurais le temps de lire encore plus, et je veux être parée!

De même que certains ont une playlist de leurs vacances, la lectrice compulsive a une booklist, construite avec le plus grand soin. Il faut un nombre de livre qui ne soit pas trop important (lourd dans la valise) mais pas trop réduit non plus (rien de pire que de se retrouver à sec). Il faut des genres différents, des auteurs variés, pour ne pas tomber dans la lassitude ou, catastrophe, se retrouver avec une série entière de déceptions qui, plus sûrement que n'importe quel caprice météorologique, peut saboter un voyage (ne me dites pas que je suis la seule à pense cela?)... Bref, la booklist de vacances se travaille, se peaufine, et n'est pourtant jamais optimale!

 

Vous me pardonnerez cette introduction désastreusement peu inspirée, j'en rejette l'entière responsabilité sur le dos du ménage qui a refusé de se faire tout seul (pourtant, je le lui avais demandé très gentiment, et ce depuis plus d'une semaine - on ne peut vraiment plus compter sur personne de nos jours...)!
Sans plus de cérémonies, voici en vrac quelques titres que je vous recommande :
  • Married for a month (Tous mariés) de Susan Mallery : à l'époque de ma lointaine jeunesse, quand je n'étais pas encore allergique aux histoires de retrouvailles, je m'étais laissée tenter par cette histoire de deux psys qui, pour prouver leurs théories opposées sur le mariage, se lançaient dans un concours très médiatisé à base de « qui réussira à former le plus de couples durables dans un délai imparti ». Et parce que c'est un Susan Mallery, je n'ai pas regretté mon choix, c'est un livre à lire et à garder!
  • Too good to be true de Kristan Higgins : voilà une autre œuvre de mon coup de cœur de cet été, qui reste dans la même veine. Le fiancé de Grace a annulé leur mariage 3 semaines avant le jour J car il était tombé amoureux de sa sœur (celle de Grace, pas celle du fiancé, n'est-ce pas...). Et pour empêcher sa famille de lui demander si elle a remplacé le-dit fiancé, elle s'invente un nouvel amoureux. Pas très mature certes, mais plutôt efficace! Profitant de ce répit, Grace s'intéresse d'un peu plus près à son charmant voisin, qui, certes, n'est pas du tout son type en théorie, mais est néanmoins fort appétissant à regarder! Kristan Higgins nous dépeint encore une fois des personnages tout en nuances, et elle a un talent rare pour écrire des scènes qui font palpiter d'émotion mon petit cœur de midinette...
  • Twenties girl (Chère Sadie) de Sophie Kinsella : le jour de l'enterrement de sa grand-tante Sadie, qu'elle a à peine connue, Lara rencontre une jeune fille vêtue à la mode des années 20 : le fantôme de Sadie! Évidemment, elle est quelque peu surprise (qui ne le serait pas), d'autant que Sadie n'a qu'une idée en tête : retrouver son collier libellule, un magnifique bijou art nouveau disparu entre la maison de retraite et le cimetière... A mesure que Lara accepte la présence de Sadie et se décide à l'aider, elle est amenée à dépasser ses limites, et, se retrouvant dans des situations tout à fait incongrues, s'en retrouve elle-même transformée, dans le meilleur sens possible.
  • Open Season (La chasse est ouverte) de Linda Howard : cet auteur est une valeur sure de la romance policière, ses intrigues sont toujours bien ficelées, et ses personnages absolument mémorables (surtout ses héros)! Ici, l'héroïne est une libraire plutôt coincée qui, à 34 ans, en à marre de sa petite vie calme (et de sa virginité). Un relooking plus tard, elle se met à fréquenter les bars/clubs du coin, et se retrouve témoin de quelque chose de pas très légal. Jack, notre héros (et accessoirement shérif local) se fera un plaisir de la protéger, de démasquer les méchants et au passage de séduire notre demoiselle en détresse...
  • Le mec de la tombe d'à coté de Katarina Mazetti : ce livre n'est pas officiellement une romance, mais il s'agit indubitablement d'une histoire d'amour! Désirée et Benny se rencontrent dans un cimetière. Elle vient rendre visite à son mari, il met des fleurs sur la tombe de sa mère. Tout les opposent, elle est citadine, calme, sophistiquée, cultivée. Il est fermier, bourru, caustique. Et pourtant, quelque chose irrésistible les attirent l'un vers l'autre. C'est un roman tendre et drôle, à lire absolument!
Bonnes lectures et bonnes vacances pour les chanceuse qui en auront!

Chi-Chi

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18 octobre 2010

Une famille formidable

Il y a des jours où je ne suis vraiment pas inspirée... Pas envie de travailler, pas envie de faire le ménage, la cuisine, même pas envie de me faire les ongles, je regarde mon téléphone d'un œil noir s'il a le malheur de sonner, car parler me demanderait trop d'efforts, bref, un jour de grande bonne humeur! 
Tam-Tam me disait l'autre soir que pour elle, une bonne romance, ce n'est ni plus ni moins qu'un antidépresseur en papier. Et si les héros passent par mille péripéties, au moins on est certain que leur histoire finira simplement : par un happy-end. J'adhère totalement à ce concept. Lady D. aussi (et ceux qui se demandent qui est Lady D., relisez vos vieux Paris Match).

Et dans ces jours où je ne suis pas inspirée (doux euphémisme pour dire que je suis à deux doigts d'arracher la tête de la première personne qui ose regarder dans ma direction), j'ai deux options « bonne humeur garantie » : Love Actually et Julia Quinn. 
JQ est donc ma thérapie des mauvais jours, et j'ai tout lu d'elle, mais j'ai une affection particulière pour la famille Bridgerton, avec Anthony, Benedict, Colin, Daphné, Eloïse, Francesca, Gregory et Hyacinthe. Et après avoir fini de lire cette série, je l'ai tellement aimée que j'ai forcé Lady D. à faire de même (oui, encore cette mystérieuse Lady D.).

Cette fratrie, c'est celle que tout le monde a rêvé d'avoir. Au programme, des chamailleries, des petits frères et sœurs pénibles, quelques déclarations de sentiments adorables, le mystère de Lady Whistledown, des parties de croquet redoutables avec le maillet de la mort, des histoires d'amour touchantes évidemment, des fous rires sous la plume de JQ. Et enfin, des personnages qui ont suffisamment de profondeur pour être crédibles, tout en gardant une légèreté de ton qui font de ces livres de véritables bulles de douceur (Chi-Chi se prend pour une poétesse).

Règne sur cette famille Violet, la mère. Pas facile de lui raconter des histoires, elle a un œil de lynx et un flair incomparable pour détecter les bêtises! Quand à Edmund (irk), le père, c'est un peu le papa parfait, celui qui lit des histoires à l'heure du coucher, porte le petit dernier sur ses épaules pour se promener dans la campagne, et vole des baisers à Maman quand il croit que les enfants ne voient rien. Il a juste eu le mauvais goût de mourir avant la naissance de Hyacinth, ce qui a laissé des traces chez ses enfants.

Et pour vous parler des enfants justement, nous recevons aujourd'hui en guest-star Lady D. (eh non, ce n'est pas la princesse de Galles, mais quand même une belle blonde aux yeux bleus, et qui connaît son sujet, ce qui ne gâche rien). Après avoir terminé ses devoirs de vacances (donc, la lecture des 8 tomes de la série), tout à fait spontanément, elle m'a envoyé un petit mail que je partage avec vous (oui oui, vous pouvez me remercier, je suis très généreuse!).

Et attention SPOILER alerte, version light mais quelques détails sont quand même révélés...
« Je viens de finir, aujourd'hui, la série des Bridgerton. Aaaahhhlalalala. Décidément. Ce fût bien chouette. Et bon, comme souvent, quand on finit quelque chose, ça brasse un peu dans le cerveau, on analyse telle chose et telle chose parce que ça nous a marqué, choqué ou simplement parce que c'est amusant. Et je dois avouer qu'en finissant cette série l'envie m'a prise d'analyser un peu le tout et de faire un petit TOP des personnages, personnalités, histoires, moments, phrases etc. Parce que cela m'amuse. Et je me suis dit, qui sait, si ça se trouve ça intéressera Chi-Chi (NdA – et ses lecteurs)! Donc voilà, je t'écris à toi, tu peux le lire, ne pas le lire, c'est ton choix.

Déjà, j'espère que je ne t'ai pas perdu avec ma petite intro carrément pompeuse quand j'aurais pu dire « JE SUIS GRAVE EN KIFFE SA MÈRE ALORS JE VEUX TE DIRE MES TRUCS PRÉFÉRÉS ». C'est parti mon kiki!

1. TOP des Bridgerton : (BAM, ça commence sec) Colin. Bah voyons, on s'en serait pas douté. J'ai même pas besoin de te dire pourquoi, tu comprends (NdA – moi, Chi-Chi, je suis une fan inconditionnelle de Colin et je le clame haut et fort. Il est beau, il est intelligent, il est charmant, il est drôle, il est riche mais pas trop, est-il besoin d'en rajouter?).

2. TOP des « pièces rapportées » : Simon Bassett. Il est beau. C'est un rake (un vrai). C'est un ami d'Anthony. Il a su surpasser son bégaiement parce qu'il est incroyablement tenace. Il n'a pas eu une enfance facile. Il me plaît beaucoup.

3. TOP « hic de personnalité » (tu sais, ils ont tous leur petit doute, leur petit défaut et tout) : Gregory et sa « vie facile ». Il n'a jamais eu besoin de se battre pour avoir quoique ce soit, il a eu une éducation de petit dernier, mais en même temps il redoute de demander de l'aide à ses frères. Il veut prouver qu'il est un homme, un vrai. J'ai bien kiffé.

4. TOP épilogue : ex-æquo Gregory ou Fransesca (j'ai du mal à me décider). L'un est amusant, l'autre est émouvant...

5. TOPs « petits moments » (il y en a plusieurs) :
  • Dans The Duke and I : Lorsque Daphné, le soir de son mariage, complètement naïve, croit que si Simon ne peut pas avoir d'enfant c'est qu'il est impotent et IL LE PREND TROP MAL, et il lui dit un truc du genre « I promise I'm perfectly able to satisfy you in bed » (quand même je l'ai lu en juin, je ne me souviens pas parfaitement ^_^ ). Bref, j'avais bien aimé ce moment.
  • Dans It's in his Kiss : Quand Gareth vient prendre le thé chez les Bridgerton et que Gregory est là et n'arrête pas de charrier sa soeur « Garethhhh anth Hyacinthhh ». Ça aussi c'était marrant (NdA – mes frères aussi auraient tendance à faire un truc pareil, sales gosses).
  • Dans An offer from a Gentleman : Quand Benedict se rend compte que Sophie est LA fameuse femme mystérieuse qu'il avait embrassé au bal et qu'il la confronte sur le fait qu'elle le lui ait caché... Là aussi j'étais en kiffe.
  • Dans To Sir Phillip, with love: Quand les 4 frères débarquent pour casser la gueule à Phillip. Et quand Eloise rembarre trop Gregory en disant que c'est « an infant ». C'était carrément trop mort de LOL comme moment.
  • J'ai adoré tous les moments seule à seul de Violet avec ses enfants, où elle leurs parle de leurs qualités et leurs défauts. Surtout dans les deux derniers livres. Cela permet de vraiment développer la personnalité des personnages.
  • Et enfin, TOUS les moments avec Colin (ça, c'est fait). Mais pas particulièrement ceux dans son histoire, plus ses apparitions dans celles des autres.
6. TOP des phrases clefs (bon ça sera surtout dans les derniers parce que ce sont les plus frais dans ma mémoire) :
  • Gregory en parlant de Hyacinth "She's my little sister. Mine to torture and mine to protect.".
  • Dans l'épilogue de Gregory (ils viennent d'avoir leur 7ème enfant) "... gone off to visit Hyacinth, to expound upon the many reasons seven was the ideal number of children (Hyacinth was not amused).". Ça m'a fait sourire ^_^.
  • Dans l'épilogue de Fransesca : La lettre écrite par la mère de John à Michael, elle finit par "Thank you, for letting my son love her first". J'ai trouvé ça sur-stylé! J'avais envie de pleurer.
7. TOP duo, je t'énonce les candidats au titre de « Meilleure Paire » :
  • Eloïse & Pénélope
  • Hyacinth & Lady Danbury
  • Simon & Anthony
  • Hyacinth & Gregory
  • Lucy & Hermione
  • Et le couple gagnant est ... ELOISE ET PENELOPE!! YoOuhOu! D'ailleurs j'aime trop le fait qu'Eloïse appelle sa fille Pénélope!
Finallly, (8, comme les 8 Bridgerton, pas fait exprès) :

8. TOP des images de couverture (parce que ça envoie du rêve quand même) : Ce sera sans nul doute, Benedict & Sophie avec sa belle robe verte. Dans les autres, je suis pas ultra fan des têtes des gars.

Voilà, tout cela fût fort passionnant (n'est-ce pas?!). »

Et voilà mes chers amis, le mail de Lady D.! Je rassure celles qui auraient pris peur, dans la vraie vie des gens réels, Lady D. parle très bien, sans LOL ni smiley, ce n'était qu'un exercice de style!

Enfin, mon conseil pour la route sera, lisez les autres livres de JQ. Et ensuite, venez vous lamenter avec nous, qui attendons impatiemment la sortie de son prochain livre... Puis du suivant. Et encore du suivant. Et de celui encore après...

Chi-Chi & Lady D.


PS : Les 8 tomes de la série s'articulent de la manière suivante : 
  • The duke and I, Daphné
  • The viscount who loved me, Anthony
  • An offer from an gentleman, Benedict
  • Romancing Mister Bridgerton, Colin
  • To Sir Phillip, with love, Eloïse
  • When he was wicked, Francesca
  • It's in his kiss, Hyacinth
  • On the way to the wedding, Gergory

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14 octobre 2010

Osez, osez Joséphine...

L'autre jour, Lady V. est venue chez moi, prendre sa dose mensuelle de romances, et elle me disait qu'elle avait été déçue par certains livres que je lui avais conseillés. Qu'elle les avaient aimés, mais qu'ils n'étaient pas tous du même niveau que SEP ou les Kleypas. Forcément, puisque pour l'appâter au début, je lui avait prêté les meilleurs livres de ma bibliothèque. En comparaison, le reste peut paraître un peu plus terne, un peu plus cliché... Alors sa question était, comment choisir des livres en étant sûre qu'ils seront bons? Eh bien c'est impossible... 

Évidemment, il y a des choses à éviter : les auteurs que l'on a détesté, les genres ou périodes qui ne nous plaisent pas, les éditeurs qui annoncent la couleur avec certaines collections thématiques, et bien sur, les copines qui vous conseillent ou déconseillent. Tam-Tam m'est très utile pour cela, comme nous avons beaucoup de goûts similaires, elle prend des risques et tente de nouveaux auteurs, moi aussi, et au final, nous échangeons nos recommandations. La prochaine étape pour Lady V., c'est celle-là : il faut oser, et ne pas se limiter à ses valeurs sûres!

Mon dernier auteur inconnu, c'est Maya Rodale, et le livre, A groom of one's own. Un livre plutôt sympathique au demeurant, mais affligé de quelques défauts flagrants qui m'ont vraiment dérangé...

Replaçons les choses dans leur contexte : Nous sommes en 1822, Miss Sophie Harlow a été abandonnée par son fiancé le jour de son mariage. A mi-chemin de l'allée centrale de l'église, son bouquet de fleurs entre les mains, pour être précise. Et pour une autre femme rencontrée deux semaines plus tôt. A la suite de cet événement fâcheux, Sophie est partie vivre à Londres avec sa meilleure amie, une jeune veuve.

1er élément gênant : une jeune fille de bonne famille qui quitte ses parents et son village pour aller vivre (pas juste en visite hein, vraiment déménager) à la capitale avec sa meilleure amie, laquelle est certes veuve, mais a à peine plus de 20 ans! Surtout après un scandale pareil, je n'y crois pas.

Quand notre histoire débute, Sophie vit donc à Londres depuis 1 an, et comme son amie ne roule pas sur l'or, elle a décidé de devenir journaliste. Hum...

2ème élément gênant : une jeune fille de bonne famille qui devient journaliste, au vu et au su de tous, sous son vrai nom? Quand on sait comme il était mal vu à l'époque pour qui que ce soit de travailler, on a du mal a imaginer que Sophie soit encore invitée aux soirées... Mais heureusement, elle écrit des chroniques sur les mariages de l'aristocratie, l'honneur est sauf.

Un jour, dans la rue, Sophie manque de se faire écraser par une calèche et un fringuant jeune homme la sauve. Ils sympathisent tout de suite, se présentent et font un bout de chemin ensembles.

3ème élément gênant : une jeune fille de bonne famille ne se présente pas spontanément à un homme, c'est tout à fait inconvenant.

Ils n'échangent cependant que leurs prénoms, puis se disent au revoir. Quelques jours plus tard, Sophie est invitée par la femme du Duc de Richmond à rédiger une série de chroniques sur les préparatifs du mariage de leur fille au Duc de Hamilton et Brandon. Lequel doit avoir lieu trois semaines plus tard. Et elle découvre alors que le jeune homme en question n'est autre que le fiancé! Tout en vous épargnant les multiples péripéties par lesquelles nos héros passeront avant d'être enfin ensembles, je ne peux m'empêcher de partager avec vous quelques autres exemples de ces perles anachroniques et/ou simplement incongrues qui parsèment l'histoire :
  • Lorsque le Duc se rend à sa salle d'escrime, en fin de paragraphe, sorti de nulle part, l'auteur juge bon de préciser que le maître d'arme est le seul homme dans tout le pays à pouvoir se mesurer au Duc. Donc, non seulement le Duc est le meilleur du pays (c'est bien connu, l'Angleterre est un pays très peu peuplé, et des tournois sont organisés fréquemment pour déterminer le tenant du titre – un genre de championnat avant l'heure) mais en plus, la phrase est tournée de telle façon que c'est le maître d'arme qui se hisse à la hauteur du Duc, et pas le contraire!
  • Lors d'un mariage auquel assistent nos héros (et la moitié de la bonne société londonienne), Sophie, encore assez traumatisée par sa propre expérience de la chose, quitte l'église en plein milieu de la messe. Pour une journaliste chargée d'écrire une chronique, ce n'est déjà pas très professionnel, mais en plus, le Duc la suit, et pour la réconforter, la prend dans ses bras! Là encore, toutes les personnes présentes dans l'église voient le Duc suivre Sophie dehors, ce qui est proprement scandaleux.
  • Durant une réunion de préparation du mariage, en présence des fiancés et de leurs mères respectives, Sophie et le Duc plaisantent et se taquinent, et, utilisant le langage des fleurs, s'envoient des messages codés. Et la bienséance, quelqu'un en a entendu parler? La décence de ne pas faire des choses pareilles devant la fiancée??! Non? Non...
  • Sophie espère bien sur que le Duc va rompre ses fiançailles. Elle ne comprend pas comment il pourrait épouser sa fiancée alors qu'il est amoureux d'elle. Elle le confronte sur le sujet à plusieurs reprises. Et quand une de ses amies lui fait remarquer qu'elle va briser un couple et faire subir à la fiancée ce qu'elle a subi elle-même, Sophie se justifie en disant qu'il y a entre eux un amour qui les dépassent et que de simples questions d'ordre pratique ne devraient pas entrer en ligne de compte. Argh! ARGH!!!
En fait, ce qui m'a profondément gênée dans cette histoire, c'est combien Sophie est sans-gêne. Elle ne s'embarrasse pas des conventions de son époque, elle agit comme si tout lui était permis, et qu'aucune limite ne devait s'appliquer à elle. Même aujourd'hui, la décence la plus élémentaire empêche normalement de poursuivre de ses assiduités le fiancé d'une autre, et Sophie a une attitude très cavalière. Elle ne cesse de rechercher la compagnie du Duc (lequel tente de mettre entre eux une distance de sûreté), et à aucune moment elle n'essaye de contrôler ses sentiments pour lui alors qu'elle sait dès leur 2ème rencontre qu'il est fiancé, alors qu'ils sont si peu discrets qu'un scandale les entoure, alors qu'elle risque de perdre son emploi (dont on nous répète plus d'une fois qu'elle en a désespérément besoin), alors qu'il est fiancé!!! A sa décharge, la fiancée est elle-même éperdument amoureuse d'un prince qui ne demande qu'à l'épouser, ce n'est pas comme si elle restait en carafe à subir le flirt éhonté de nos protagonistes... Mais tout de même... Le Duc est un personnage plus nuancé, il est sincèrement partagé entre son amour pour Sophie et son sens du devoir, et, surtout, il fait preuve de bien plus de retenue, et dans ses sentiments, et dans ses mots, et dans ses actes!

En un mot, tout ceci contribue à gâcher le plaisir du lecteur qui perd patience face à Sophie. Et c'est fort dommage car l'histoire est mignonne, les personnages secondaires agréables, et globalement, ce n'est pas un mauvais livre, plutôt drôle, relativement bien écrit.

Mais c'est un de ces livres qui me font d'autant plus apprécier la qualité de certains auteurs, et comprendre pourquoi Lady V. ou d'autres sont réticentes à en tester de nouveaux. Allons, il faut oser, n'oublions pas que c'est en prenant des risques que j'ai découvert Kristan Higgins, ou que Tam-Tam a découvert Sarah McLean...

Comme quoi, parfois, le risque paye! Et vous, quels sont vos dernières tentatives couronnées de succès?


Chi-Chi

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11 octobre 2010

Deux pour le prix d’un

Selon des sources très compétentes, j’ai appris récemment que sur 100 naissances, seules 1,2 sont des naissances gémellaires.

Sur ces paires de jumeaux, seuls 8% sont des jumeaux monozygotes (de "vrais" jumeaux, en français vernaculaire).

Sur la centaine de livres qui ont réintégré ma bibliothèque, quatre livres sont consacrés exclusivement aux vrais jumeaux, soit un pourcentage bien plus élevé que la normale.

En rangeant ces livres, ma mémoire a commencé à tourner à plein régime… des histoires de jumeaux, il y en a dans la littérature ! Et j’en ai lu un bon paquet !


J’ai donc décidé que le post d’aujourd’hui serait double. Deux livres pour le prix d’un, deux histoires de jumeaux et une analyse pointue de ce ressort littéraire qui semble être courant à défaut de cliché. Nos jumeaux d’aujourd’hui, Prête-moi ta vie de Judith Michael et Double reflet de Danielle Steel possèdent en effet un certain nombre de points communs.


Notre premier duo (Prête-moi ta vie) est composé de Stéphanie et Sabrina.

Filles de diplomate, elles ont grandi en Europe et ont fini leur scolarité dans une pension super select en Suisse (d’ailleurs, à ce propos je m’interroge… Comment autant d’héroïnes arrivent-elles à atterrir dans des lycées privés helvétiques, quand personnellement je n’ai jamais rencontré qui que ce soit ayant enduré les règles "strictes" d’un tel endroit ?). Leur Bac en poche, elles se séparent et décident de vivre chacune leur petite vie sur deux continents différents, histoire qu’aucune confusion entre elles ne soit possible.

Stéphanie repart pour les Etats-Unis, rencontre Garth, se marie, lui fait deux beaux enfants (un garçon plein d’énergie et une fille sensible) et s’installe dans la vie parfaite d’une épouse (parfaite?) de professeur/chercheur sur un campus américain dans la banlieue de Chicago.

Sabrina reste en Europe, fait ses études à la Sorbonne, se marie avec un lord Anglais, en divorce presque dans la foulée et décide d’ouvrir un magasin d’antiquités à Londres pour occuper ses journées de jeune divorcée.

Deux vies bien différentes en somme. L’épanouissement personnel pour l’une et la réussite professionnelle pour l’autre… Du moins en apparence, car Stéphanie commence à se sentir insatisfaite dans sa vie. Tellement insatisfaite qu’elle arrive à persuader sa sœur d’échanger leurs vies pour une semaine…


Le deuxième duo sort de l’imagination fertile de la mondialement connue Danielle Steel.

Olivia et Victoria sont deux jeunes filles de bonne famille et la prunelle des yeux de leur cher notable de papa. Nous somme en 1913, nous sommes dans la région de New York, nous sommes dans un milieu qui, s’il n’a pas le nom de noblesse, en possède tous les attributs… Gouvernantes, valets et femmes de chambres se mêlent aux corsets, bals de débutantes et réceptions au champagne. Mais nous sommes aussi au début d’un siècle de grands changements, et ces changements, tant politiques que sociaux sont personnifiés par Victoria. La vie d’une jeune fille de bonne famille ne la satisfait pas et contrairement à sa sœur qui s’épanouit à compter les assiettes manquantes dans les armoires du grand manoir paternel, Victoria a besoin de lutter pour une cause supérieure pour se sentir utile.

Si j’arrive très facilement à comprendre et à m’identifier aux aspirations de Victoria (pas que d’envoyer les servantes chercher des assiettes manquantes chez Tiffany’s ne soit pas utile, mais du côté de la réussite personnelle, c’est moyen quand-même) je comprends beaucoup moins sa stupidité et son égoïsme.

Oui, parce ce qu’il faut savoir, c’est que la jeune fille veut lutter pour les droits des femmes, mais s’inquiète fort peu de mettre sa sœur et son père dans l’embarras… Même topo lorsqu’elle rencontre un tombeur notoire… Elle se fiche pas mal des répercussions sur la réputation de sa sœur (qui est quand même son double je le rappelle), ni des mises en garde qui lui sont prodiguées, elle tombe tête la première dans les bras d’un coureur de jupon marié. Bilan des courses, la voilà elle-même mariée en hâte au nouvel avocat de son père ; lequel cherche une nouvelle maman pour son fils…

Il va sans dire que cette nouvelle existence domestique n’épanouit pas la jeune femme…Elle est tellement insatisfaite, qu’elle arrive à persuader sa sœur d’échanger leurs vies pour quelques mois, histoire de faire un break…


Cela vous rappelle quelque chose ? Oui… Nous le tenons notre point commun ! Les deux livres sont construits sur le principe de l’échange des vies. Car qui n’a pas rêvé de vivre une vie différente ? Ne serait-ce que pour un instant ? (NDLR: perso, je le fais une fois par semaine, quand j'enfile mon costume de princesse...et vous?)

En leur qualité de jumelles, les héroïnes de nos romans ont eu l’occasion dans leur enfance de pouvoir se jouer des adultes ne les connaissant pas suffisamment pour pouvoir faire la différence… Une fois adultes, les voilà qui "remettent le couvert".

Stéphanie part vivre la "vida loca" à Londres tandis que Sabrina se glisse dans son rôle de mère et d’épouse…

Victoria part combattre sur le front de la première guerre mondiale en Europe tandis qu’Olivia prend sa place dans la vie du petit Edward et de son père Charles…

Un plan simple en somme…


Minute, un plan simple ???? Ça sent quand même un peu le coup foireux si vous voulez mon avis…

Je me vois encore arrivant au moment fatidique où Olivia et Sabrina accèdent aux désirs de leurs jumelles… Je pense d’ailleurs avoir crié aux livres "aahhhh les filles, on ouvre les yeux, on agite sa cervelle de jolie jeune femme bien éduquée et on se rend compte que c’est une très mauvaise idée"!

Mais comme bien souvent dans les livres, les héros ont besoin de se retrouver le nez dans leurs erreurs avant de réaliser que leurs choix passés n’ont pas été des plus judicieux.


Pour nos deux duos, c’est bien le cas. Les histoires prennent des tours à la fois dramatiques et romanesques. Mais les deux auteurs sont des routières de l’écriture, elles savent s’y prendre pour nous attirer dans leur histoire et nous emmener exactement là où elles veulent. Je me suis prise au jeu des histoires, des retournements de situations, des intrigues amoureuses complexes et malgré tout le pragmatisme dont je peux m’enorgueillir, j’y ai cru.


Et puis j’ai fermé le livre. Et là, mon esprit a recommencé à travailler… Et la vérité de ce que je venais de lire m’a frappée en pleine face. Vraiment, j’avais cru un instant qu’un échange pareil pouvait être possible ?


Dans "Prête moi ta vie", comment Garth a-t-il pu une seconde se laisser prendre au jeu de la jumelle de sa femme ?

Sabrina habite au Royaume-Uni, elle doit avoir un fond d’accent sensiblement différent de celui de sa sœur qui habite dans la région de Chicago depuis plus de 10 ans… Et la voix ? J’admets fort volontiers être particulièrement sensible aux timbres et à la musicalité des voix, mais même avec du coton dans les oreilles, un verre de vin de groseilles, une carence de sommeil avérée et une rhinopharyngite je pense pouvoir reconnaître la voix d’une personne qui a vécue plus de 10 ans avec moi et à qui j’ai fait deux enfants…

Sans parler du fait que Sabrina n’ait jamais eu d’enfant ! Car même si la nature a été généreuse avec Stéphanie, j’ai du mal à croire qu’aucune différence ne soit notable. Vergetures, élargissement des hanches, variations de poids… Franchement ? Au bout de 13 ans de mariage, ce cher Garth ne s’est douté de rien ?

Chez Danielle Steel, c’est la même chose. Charles ne se doute de rien, reste aveugle au changement de caractère de sa femme qu’il l’attribue à une volonté de faire fonctionner le mariage… Hahaha, que d’humour ce petit!


Peut être ai-je placé trop d’espoir dans la gente masculine, mais j’aime à croire que tout individu est unique, même s’il s’avère qu’il partage avec quelqu’un d’autre son patrimoine génétique… Nos auteurs ont bien du talent, pour m’avoir ne serait-ce que le temps d’un livre, laissé croire autrement.

Mais ces histoires de jumeaux sont pleines de surprises… Aussi laissez-vous tenter par leur dualité.


Bonnes lectures,
Tam-Tam
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7 octobre 2010

SFALO pour les intimes


Pour les fidèles lecteurs(trices) de ce blog, nous avons déjà établi qu'il y a des moments marquants dans la vie d'une lectrice. Des livres qui vous accompagneront jusqu'à la fin de votre vie, tant vous pouvez dire qu'il y a eu un avant et un après. Aucun livre ne m'a fait autant d'effet que celui dont je veux vous parler aujourd'hui.

J'ai trouvé mon Saint-Graal chez un bouquiniste miteux, un soir de mars. L'harmonie sans fausses notes de la couverture a, à elle seule, suffit à me séduire. Admirez, sur l'image ci-jointe, ce couple en ombres chinoises où l'on devine le mulet de l'homme ET de la donzelle qui lui faisait face, cette splendide voiture gris souris de marque indéterminée se la jouant bolide des années 70 (j'hésite entre Starsky et Hutch et K2000), ce tramway grimpant péniblement une rue escarpée, cette femme voilée (ah non, pardon elle porte juste un poncho sur la tête) dissimulant sa célébrité (ou sa honte d'apparaître en si mauvaise compagnie) derrière des lunettes noires, et surtout, ce tas informe couleur drapeau américain avec 3 roses posées dessus (là, j'ai beau chercher je n'ai toujours pas compris ce que c'est supposé représenter).

Oui oui, tout cela pour la couverture de « San Francisco, après l'orage », le livre le plus délicieux qu'il m'ait jamais été donné l'occasion de lire. Cette petite perle de littérature a d'ailleurs été délicatement annotée de ma blanche main, et de celles qui ont eu le courage de s'y risquer après moi (et je constate que je suis la seule à être allée jusqu'au bout, je ne comprends pas pourquoi...). Voilà un livre qui étale sur 150 pages épouvantablement mal écrites/traduites (j'ai compté, rien que pour les adverbes, en moyenne, 3 par page, 27 différents recensés – imaginez les redondances) une histoire parfaitement ridicule. Si vous aimez les héros grossiers et machos et les héroïnes si stupides qu'on les pousseraient bien sous un bus – ou un tramway, une voiture, un cheval, un vélo même pourrait faire l'affaire si cela la fait taire, passez votre chemin, cet article n'est pas pour vous.

Si vous pensiez que Face de moineau était un livre accumulant les clichés, vous n'avez encore rien vu! J'ai prêté ce livre à Tam-Tam. Notre amitié a failli ne pas y résister. Si si, je vous jure! Elle ne voulait plus me le rendre tellement elle l'avait aimé... Bon, en réalité, elle a menacé de le brûler avant de me le jeter à la tête et me demandant ce qu'elle m'avait fait de mal pour mériter une chose pareille. Mais c'est tout comme!

De quoi parle SFALO? Si on en croit la 4ème de couverture, il est question de Jordan, de Lise, d'enfants qui jouent sous le soleil, d'un tramway dans le lointain et d'un secret fort suspect.

Publicité mensongère mes amis! Déjà, le livre commence à Londres, où je sais de source sûre qu'il n'y a ni tramway ni soleil! Lise est actrice, et maladivement timide (ce qui est ballot pour monter sur scène vous avouerez, mais passons), elle n'est pas non plus très rigolote. D'ailleurs, elle-même se trouve étrangement mélancolique pour une jeune fille de son âge. Selon mon avis hautement médical, Lise est tout simplement dépressive (quand elle ne retient pas ses larmes, c'est parce qu'elle pleure), mais parler de mélancolie c'est plus glamour pour son aura mystérieuse.

Mais attention hein, Lise n'est pas une fille de mauvaise vie! Contrairement à ce que son métier pourrait laisser penser, elle ne se laisse pas séduire comme ça (c'est bien connue, actrice = prostituée, non?)... D'ailleurs, Ashley (j'ai bien vérifié, c'est un garçon, pas d'amours saphiques ici), son partenaire de scène s'y casse le nez régulièrement. Il la traite délicatement de petite sauvageonne qui doit être conquise par la force. Pensez, une femme qui lui résiste, à lui, le jeune premier? C'est qu'elle doit secrètement désirer ses attentions, pas d'autre explication possible. Insistons, je ne vois que ça, rien de mieux qu'un bellâtre lourdement insistant pour faire se pâmer d'émoi une jeune fille en fleur, non?

Et puis, un soir, une amie la traîne de force en boite (mais une boite très classe, où on danse la valse, pas un lieu de débauche où on risquerait de danser collé-serré), et là, son regard est magnétiquement attiré par un bel homme de l'autre coté de la salle (oui, la boite en question est aussi très bien éclairée et quasi-vide, pour que son champ de vision soit bien dégagé). Lequel homme débarque à sa table environ 15 secondes plus tard, et ô surprise, c'est un grand mécène de théâtre, que TOUS ses collègues connaissent sauf elle. Mais comme Lise est une sublime beauté pure et innocente, il n'a d'yeux que pour elle et snobe les autres. Son nom? Vous mourrez tous d'envie de savoir son nom bien sur! C'est Jordan Hayes voyons!!! Comment, vous ne savez pas qui est Jordan Hayes? Eh bien Lise non plus, mais rassurez-vous, elle ne va pas tarder à le savoir... Sauf qu'elle s'en fiche notre Lise, elle est pure et innocente, on vous l'a déjà dit. Elle n'est pas impressionnée par l'argent, et elle trouve que Jordan Hayes a le regard froid. D'ailleurs, elle nous précise bien lourdement que Jordan Hayes ne représente rien pour elle. C'est marrant parce que personnellement, les types que j'ai rencontré 2 minutes plus tôt dans une boite de nuit représentent toujours beaucoup de choses dans ma vie. Tout de suite. Dès le 1er regard froid échangé.

Prenez note d'un détail d'une importance fondamentale pour la compréhension de la suite : Jordan Hayes ne s'appelle pas Jordan mais Jordan Hayes. Il faut attendre environ la page 100 pour que Lise cesse de faire référence à ce cher Jordan autrement que par son nom et prénom réunis (elle a quand même quelques petites rechutes dans les 50 dernières pages, je vous rassure). Pour une question de confort, et par pitié pour mes petits doigts fatigués, je parlerai désormais de JH!

Notre héros rencontre donc notre héroïne. Mais le courant ne passe pas trop entre eux. Pourtant, 15 minutes plus tard, dans le couloir devant les toilettes (sexy!), JH embrasse Lise puis s'en va, on ne sait pas bien pourquoi. Lise est étrangement troublée, elle ne sait pas bien pourquoi non plus. C'est fantastique, tout le monde est perdu, Lise, le lecteur, le type bourré du bar (mais lui il cherchait les toilettes). Dès la page/jour suivant, quelqu'un sonne à la porte de Lise, et quelle surprise, c'est JH! Ne me demandez pas comment il a eu son adresse, c'est un homme riche après tout... JH veut emmener Lise dîner le lendemain, Lise ne veut pas. JH insiste lourdement (la harcèle et lui ordonne d'obéir), Lise finit par céder. Tension, suspense...

C'est là, qu'arrive le grand moment d'anthologie du livre selon moi... JH débarque chez Lise pour l'emmener dîner, « grand, brun, très élégant dans un costume fauve de soie sauvage. L'étoffe brillait dans la nuit ». Donc, un costume orange fluo. Bien. Et moi, malheureuse lectrice que je suis, qui entretenait encore quelques lambeaux d'espoir que cette histoire puisse être sauvée! Après avoir amèrement pleuré la perte de mes illusions, je décidais de me sacrifier pour la science : il fallait finir ce livre à tout prix!

Levons au passage le voile sur le mystère de la voiture sur la couverture : il s'agit de toute évidence de la Ferrari noire de JH (l'illustrateur était daltonien), et comme JH est un type épatant, sa Ferrari se plie pour rentrer dans sa valise, puisqu'il l'a à Londres ET à San Francisco 3 jours plus tard. Car, oui, nos héros dînent, tout se passe bien, mais à peine rentrée chez elle, Lise reçoit un coup de fil de sa cousine (une pouffe menteuse et sans cœur apparemment), leur grand-père est gravement malade, elle doit rentrer à San Francisco. Ah, enfin, on voit poindre le tramway à l'horizon! C'est que le grand-père de Lise est très riche, il possède un journal, là-bas, en Amérique, et notre Lise, pure et innocente qu'elle est, ne voulait pas vivre à ses crochets. Elle a donc renoncé à tout pour vivre sa vocation sur les planches en Angleterre. De retour au bercail, le grand-père est en voie de guérison, et voilà que débarque JH, qui, en fait, est lui aussi originaire de San Francisco, et qui, coïncidence incroyable, connaît la cousine/pouffe, laquelle s'imagine d'ailleurs qu'il va l'épouser parce que JH aimerait bien racheter le journal du grand-père.

Vous suivez tout bien? Donc, Lise croit que JH s'est moqué d'elle, parce qu'il est quasiment fiancé à sa cousine (si la pouffe menteuse le dit, c'est forcément que c'est vrai non?). JH ne dément pas, mais insiste pour emmener Lise partout avec lui (continue à donner des ordres comme un épouvantable dictateur macho de seconde zone), et cette chère enfant ressent des choses dans le dedans d'elle-même, des choses indéfinissables et très intenses, elle passe d'ailleurs sa vie à pleurer. C'est une glande lacrymale sur pattes.

Et là, attention, préparez vous pour le retournement de situation de folie : le grand-père fait une vilaine rechute, et, de son lit d'hôpital, il décide que Lise doit lui promettre d'épouser JH, LA MAINTENANT TOUT DE SUITE, les papiers sont déjà prêts, y a plus qu'a signer. Et Lise, croyant que son papy va mourir, dit oui (cruche).

Pouf, miracle, la voilà mariée avec JH!

Bilan de la situation, Lise est épouvantablement malheureuse (verse quelques larmes de circonstance tout à fait hors de caractère pour elle). Elle aime JH mais est persuadée qu'il ne l'a épousée que pour prendre le contrôle du journal de son grand-père. En plus, c'est un sale type qui a plusieurs maîtresses : non seulement il était presque fiancé à la cousine (menteuse notoire mais peu importe, si elle se dit fiancée, c'est que cela doit être vrai), mais en plus, Lise l'a vu déjeuner avec une autre femme, il lui a même fait un sourire, alors si ça c'est pas de la preuve franchement je ne sais pas ce qu'il vous faut! CQFD, JH voulait seulement l'ajouter à son tableau de chasse, Lise voulait rester pure et innocente, et voilà qu'ils sont mariés, enfer et damnation!

Et ça tombe bien, car JH, lui, n'a qu'une idée en tête : consommer le mariage. Lise ne veut pas? Peu importe, il passe en mode Tarzan échappé d'un film porno : tu dis non, mais je sais que tu en as quand même envie, ne mens pas, hop, viens ici, de toute façon on est mariés, tu ne peux pas me résister. Enfin, ne te contente pas de rester là comme une poupée gonflable, s'il-te-plaît, un peu d'action quand même! Le livre a effectué un léger vol plané à travers la pièce à ce moment de la lecture... Mais j'avais un défi à relever, je suis allée le ramasser au bout d'un moment, après quelques exercices de respiration pour me calmer.

Et comme à ce stade, j'étais à 15 pages de la fin, la tension se faisait insoutenable : comment l'auteur allait-elle s'en sortir??! Eh bien, je vous rassure, en adéquation avec le reste de l'histoire, tout est amené très subtilement. En l'espace d'une seule conversation, après une 37ème dispute stérile, Lise finit par dire à JH qu'elle l'aime (on se demande bien pourquoi), ce à quoi il lui répond que lui l'a aimée au 1er regard (et c'est pour ça qu'il n'en a jamais rien dit évidemment), la femme du déjeuner c'était sa sœur, le journal, il l'avait acheté avant leur mariage, finalement le papy ne meurt pas, tout se résout par magie, et ils vécurent heureux, etc, etc... Travelling d'un couple qui s'embrasse sur une terrasse au bord de la mer sur fond de coucher de soleil orange et rose. FIN.

Ouf! Même pris au 72ème degré, il m'a fallu un cœur bien accroché pour venir à bout de ce livre. Il faut l'admettre, parfois, un navet n'est rien de plus qu'un navet (moisi en prime). Une fois n'est pas coutume, mon conseil d'aujourd'hui sera : si jamais SFALO croise votre route, surtout ne vous arrêtez pas!


Chi-Chi

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4 octobre 2010

Etre latiniste…

Lorsque l’on est un petit écolier français, il arrive un moment dans notre scolarité où il nous est demandé de choisir des options…


Souvenez-vous !! Cela commence en 6ème avec le choix de la première langue vivante, puis cela se poursuit en 5ème avec "l’éveil aux langues mortes". Lors de l’année d’éveil, on découvre avec émerveillement les déclinaisons latines, l’alphabet grec… tout ceci sensé nous aider à savoir si l’année suivante nous ferons parti des 1) latinistes, 2) hellénistes ou 3) petits chanceux qui auront leur mercredi après midi de libre…

Pour ma part, à la fin de cette fameuse année, mes parents ne m’ont pas vraiment laissé le choix, et c’est donc avec entrain que j’ai pris ma carte au club des latinistes…


Pour ceux qui n’ont jamais fait partie de ce club, laissez-moi vous résumer succinctement ce qui composait nos heures. Thème, version et apprentissage des déclinaisons... l’ablatif absolu et la proposition infinitive... aujourd’hui encore, je me souviens de ces noms (par contre, je serai bien infichue de les détecter dans un texte latin, et encore moins de l’utiliser !).


Mais je vous rassure, le latin ce n’était pas seulement ça, car entre deux traductions et une déclinaison, nous avions droit à l’enseignement de la civilisation. Et ça mes chères ami(e)s, c’était le pied intégral ! Imaginez, le droit exclusif de se languir devant des statues de dieux tout en dissertant sur leurs petites vies.

Je dois avouer que je n’ai survécu aux rigueurs de l’apprentissage du latin que grâce aux potins de l’Olympe et aux malheurs des habitants de l’empire. Entre traîtrise, drame, amours impossibles, jeux politiques, la vie à cette époque, c’est un peu "Plus belle la vie" en mieux, because des hommes pleins de muscles en jupette, c’est forcément plus vendeur !


Pourquoi vous parler de mon amour des héros de l’antiquité, des dieux romains et péplums en tout genre ?

Tout simplement parce que le livre que je vais vous présenter aujourd’hui rassemble mes deux obsession d’adolescente non boutonneuse (oui, vous pouvez me détester) : Vampires et antiquité romaine…


C'est un roman où sont réunis la sexitude d'un général romain - les muscles, la gravité et l’excellence à l’épée - la vie éternelle au service de l’humanité (qu’on soit bien claires, quand je dis l’humanité, c’est moi d’abord les autres ensuite !) le tout dans un corps magnifique, celui de Valerius Magnus du roman Seize the Night (Prédatrice de la nuit) de Sherrilyn Kenyon.

Contrairement à ses compatriotes des opus précédents, ce Dark Hunter (pour les retardataires, vous trouverez ici pourquoi un DH c’est tellement mieux qu’un vampire standard !) est romain… et là déjà, en bonne latiniste, pour moi, il avait tout juste...


Je sens néanmoins qu'il va vous falloir plus que cette raison seule pour me croire. N'ayez crainte, voici 5 bonnes raisons qui font que si vous ne deviez lire qu’une seule histoire de DH, je vous conseille celle-là :


Raison N°1) Vous me feriez tellement plaisir, je veux dire, c’est tellement cliché de fondre pour Zarek, l’éternel incompris au passé siiiii sombre. Non, Valerius, il est un peu stoïque certes, mais il a appris à vivre avec ses traumas et ne passe pas sa vie à s’en prendre aux autres comme une manière d’afficher son lourd passif à la face du monde. Il est tout en subtilité, tout en mesure, et seule l’énergique Tabitha saura passer au-delà de sa réserve apparente pour découvrir la perle qui se cache derrière son apparente froideur.


Raison n°2) Valerius est loyal. Bon, d’accord, ça fait un peu Lassie chien fidèle dit comme cela, mais selon moi (et je pense parler pour toi ma chère Chi-Chi), la valeur d’un homme passe aussi par sa constance dans la vie… Un homme qui sera là à vos cotés "no matter what " c’est un peu le fondement de tout non ? Et Valerius, même s’il accorde difficilement sa confiance, une fois son affection donnée, elle est là pour de bon.


Raison n°3) Le juste dosage de possessivité et de confiance dont il fait preuve. C’est d’ailleurs un point qui serait peut-être à approfondir, cet aspect irrésistible qu’ont les hommes à l’attitude un chouilla néanderthalienne dans la romance. Je ne sais pas, cela vient sans doute de la testostérone et de la virilité que cela renvoie, mais une partie rationnelle de ma personne ne peut s’empêcher de se dire qu’un homme qui me dit "tu es à moi, le danger te guette, je vais aller tuer le vilain méchant (et risquer ma vie pour toi par la même occasion), tu m’attends ici sagement au coin du feu en tricotant des bonnets pour nos futurs bébés", cela risque de me faire grincer des dents… Valerius, quand le danger guette, il vous montre juste son stock d’armes (confiance et compréhension, check !), mais prends bien garde de prendre un maximum de coups pour vous pendant le combat (protection et possessivité, check !)…


Raison n°4) Tabitha n’est pas une demoiselle en détresse comme les autres, d'une part elle a un prénom très "sorcière bien-aimée" qui me fait sourire systématiquement, et puis c’est un peu Buffy en mieux! Buffy, elle est l’élue, c'est La tueuse. En gros pour les profanes, son talent au combat n’est pas uniquement le résultat de longues heures d’entrainement… Alors que Tabitha, c’est à la sueur de son front qu’elle est devenue une combattante hors-paire !


Raison n°5) Tabitha parle latin, couramment ! Dans une joute orale avec le digne Valerius, elle lui dame le pion d’une insulte bien sentie… en latin ! Je pense vous avoir déjà fait part de mon amour pour les gens polyglottes… c’est sans doute idiot, ou alors appelez cela le syndrome un poisson nommé Wanda, mais lorsque Valerius et Tabitha conversent en latin, j’en perds le mien…


Raison n°6) La dernière, et c’est sans doute la plus importante… Il est une phrase dite par Tabitha au cours du roman que je trouve parfaitement représentative de leur couple : « I guess I feel like all of us misfits need to hang together. At least that way we don’t swing alone. » - en français dans le texte : Lorsqu’on est mal taillé, on a besoin de rester dans le même sac, de cette manière au moins on se sent moins seul… Je préfère la métaphore du texte anglais avec les habits dans la penderie, mais en français, cela ne rendait vraiment rien... A leur manière, cette réflexion qui rassemble Valerius et Tabitha, peut s'appliquer à tous à un moment ou un autre, rendant d'un seul coup les personnages beaucoup plus proches et réels (vampirisme et immortalité mis de coté bien sûr).


Cela fait donc 6 raisons… Une de plus pour s'empresser de le lire non?


Tam-Tam
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